Les orgues de France
Quimper, cathédrale Saint Corentin



Orgue Cavaillé-Coll (1848) - Wolf Frères (1901) - Danion-Gonzalez (1971) - Orgues Giroud successeurs

4 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes. Transmissions mécaniques.

Composition :

Positif de dos :

Montre 8'
Flûte 8' (D)
Bourdon 8'
Prestant 4'
Flûte à cheminée 4'
Nasard 2' 2/3
Doublette 2'
Tierce 1' 3/5
Larigot 1' 1/3
Fourniture III rgs
Cymbale III rgs
Trompette 8'
Cromorne 8'
Grand-Orgue :

Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Flûte harmonique 8'
Viole de Gambe 8'
Prestant 4'
Flûte 4'
Grande tierce 3' 1/5
Nasard 2' 2/3
Doublette 2'
Quarte 2'
Tierce 1' 3/5
Fourniture V rgs
Cymbale IV rgs
Chamade 8'
Récit expressif :

Flûte harmonique 8'
Gambe 8'
Voix céleste 8'
Bourdon 8'
Flûte octaviante 4'
Octavin 2'
Flageolet 1'
Cornet IV rgs
Basson 16'
Trompette 8'
Basson-hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Bombarde :

Cornet V rgs
Bombarde 16'
1° trompette 8'
2° trompette 8'
Clairon 4'
Voix humaine 8'
Grande pédale :

Bourdon 32'
Flûte 16'
Soubasse 16'
Basson 16'
Petite pédale :

Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Accouplements : Pos./G.O., Bomb./F.O., Réc./G.O., Réc./Bomb. Tirasses : Pos., G.O., Bomb., Réc. Appel d'anches : Pos., Réc., Péd., Chamade. Expression récit. Trémolo : Pos., Réc.


Historique : Le premier orgue connu de la cathédrale de Quimper, commandé en 1424 au facteur Hervé Guillemin, fut remplacé en 1595 par un nouvel instrument qui se trouve probablement à bout de souffle quand Robert DALLAM arrive à Quimper en 1642. Ce dernier, illustre facteur d’orgues anglais, s’expatrie à la suite de la guerre civile qui fait rage dans son pays, mettant aux prises Royalistes et Puritains menés par Cromwell. Immédiatement le chapitre de Saint Corentin lui passe commande de trois orgues pour la somme de 5.300 Livres. De ces instruments subsiste encore aujourd’hui l’admirable buffet du grand-orgue de tribune.

La présence de Robert Dallam est attestée à Quimper, comme organiste titulaire, jusqu'en 1646.

Entre 1643 et 1660, année où il quitta la France pour rentrer dans son pays et y poursuivre sa carrière jusqu’en 1665, il construira les orgues de Quimper, Brasparts, Saint Jean-du-Doigt, Plestin (aujourd’hui à Lanvellec), Lesneven… et son fils Thomas, resté en Bretagne, y travaillera et construira les orgues d’Ergué-Gabéric, Ploujean, Morlaix (St Melaine), Guimiliau, Sizun, Pleyben, Rumengol, Saint Pol de Léon, et d’autres hélas disparus.

On trouve des traces de restaurations successives :

En 1672 par le Père Innocent (Carme).
En 1702 et 1703 réparations faites par l'organiste Guiomar.
En 1704 par Jacques le Brun (venu de Nantes).
En 1745 et 1747 par Marcellin Tribuot facteur d'orgues du Roi, (réception des travaux en 1749).
En 1750 travaux de François-Marie Verax.
En 1795 par François Marquer qui installe à Quimper des jeux venus de l'orgue des Jacobins à Morlaix, construit par Florentin Grimont, élève de Clicquot.
En 1816 par Pierre Alexandre "dit" Mobeche.
En 1889 par Claus facteur à Rennes(*)
En 1846/1848 Cavaille-Coll reconstruit l’instrument, tout en conservant de nombreux jeux dont les pleins jeux, une traction purement mécanique (sans Barker), une console en fenêtre, un positif de dos.
En 1901 : une nouvelle restauration plus regrettable eut lieu. Les frères Wolff de Quimper entreprennent une reconstruction avec positif intérieur, le petit buffet est alors vidé pour placer une importante console indépendante, les claviers sont portés à 56 notes, la pédale à 30 notes et le nombre de jeux de 41 à 50. Louis Vierne, organiste de Notre-Dame de Paris vient inaugurer l’instrument le 20 octobre 1901. Cet orgue de part sa conception et les techniques adoptées se dérégla très vite.
On trouve la trace de plusieurs interventions de Wolff (1904/1906/1912) pour installer et réparer une soufflerie électrique.
En 1956, l’électrification de tout l’instrument fut confiée à Jean Hermann qui décéda au cours du chantier. Le travail fut alors confié à Roethinger.

C’est finalement la maison Danion-Gonzalez qui fut appelée à achever les travaux. L’instrument est porté à 71 jeux. L’instrument est inauguré le 12 décembre 1971, en la fête de Saint-Corentin par Gaston Litaize et Pierre Bordron organiste titulaire et son élève. Grand instrument sans caractère particulier basé sur le tutti, à traction électrique, surdimensionné par rapport au buffet, et dont le résultat sonore est à l’inverse du nombre de jeux . Trop touffu, mal distribué, le résultat sonore n’est à la mesure dans aucune famille de jeux, dont ni les tailles, ni les caractéristiques de l’harmonie ne sont respectées.

La nouvelle restauration confiée à la Maison Orgues Giroud successeurs, que dirige Jacques Nonnet, rétablit toute la mécanique de tirage des notes et des registres. Elle a aussi l’heureuse initiative de rétablir le positif de dos, vide depuis 1901. Toute la mécanique et le système d’alimentation sont neufs. Sont neufs également une grande partie des jeux exceptés pour le XIXème , les Montres 16,8 et 4, les pieds d’anches de pédale et quelques fonds en majorité de Cavaillé-Coll, et pour les XVIIème et XVIIIème siècles le bourdon 16 du grand-orgue et les anches du positif.

Ce nouvel instrument, un grand « français », est le fruit de l’heureuse osmose entre le classique et le romantique. Classique par son grand-orgue et son positif (pleins jeux, jeux de tierces), romantique par son récit expressif mais aussi par une partie des fonds du grand~orgue d’origine Cavaillé-Coll. Le facteur Jacques Nonnet s’est attaché à fondre avec élégance les différentes époques de ce grand-orgue qui sera sans aucun doute une référence sur le plan national. Il permettra de servir avec bonheur la majeure partie du répertoire depuis le XVIème siècle jusqu’à nos jours.

Il a été inauguré le 20 juin 2003, par Olivier Struillou, organiste titulaire, Pascale Melis, organiste de Saint-Clodoald de Saint -Cloud et François-Henri Houbart, organiste de la Madeleine à Paris.

Remerciements : association César Franck : http://orgues-quimper.cef.fr.