Les orgues de France
Tours, cathédrale Saint Gatien
(Grand-Orgue)



Buffet XVI ème siècle. Orgue Daniel Kern (1996)

3 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes. Transmissions mécaniques.

Composition :


Positif:

Montre 8'
Bourdon 8'
Flûte 8' (D)
Prestant 4'
Flûte 4'
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Quarte 2'
Tierce 1' 3/5
Larigot 1' 1/3
Cornet V rgs
Fourniture III rgs
Cymbale III rgs
Trompette 8'
Hautbois 8'
Cromorne 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Grand-Orgue:

Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Viole de gambe 8'
Prestant 4'
Flûte 4'
Grosse tierce 3' 1/5
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Quarte 2'
Tierce 1' 3/5
Flageolet 1'
Grand cornet V rgs
Grande fourniture II rgs
Fourniture IV rgs
Cymbale III rgs
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Récit expressif:

Bourdon 8'
Flûte harmonique 8'
Gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte octaviante 4'
Octavin 2'
Cornet V rgs
Trompette 8'
Basson-hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Pédale:

Soubasse 32'
Flûte 16'
Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Accouplements: Pos./G.O., Réc./G.O. Coupe vent G.O. (accouplement Rec./Pos.). Tirasses: Pos., G.O., Réc. Tremblant: Pos., Réc. Appels d'anches: Pos., G.O, Réc., Péd.


Historique:
1468 : Un orgue dont on ne sait rien existe dans la cathédrale.
1543/1560 : Construction de l’actuel buffet de grand corps.
1562 : L’orgue est sérieusement endommagé par les protestants lors des Guerres de Religions.
1585 : Première mention d’un facteur d’orgues dans les archives. André Delahaye, compositeur et facteur d’orgues à Sens, procède à un relevage et à une amélioration de l’instrument.
L’orgue est ensuite régulièrement entretenu et amélioré, parfois par d’illustres facteurs d’orgues. On peut citer par exemple:
1611 : Intervention du facteur d’orgues nantais Jacques Girardet.
1672 : Construction du buffet de Positif de dos par le sculpteur Hammerbeck.
1771-1773 : Intervention de Jean-Baptiste Isnard.
1780 : Intervention du facteur d’orgues parisien François-Henri Clicquot.
L’orgue passe sans encombre la Révolution française grâce au Maître de chapelle de la cathédrale Philippe Lejay. Ce dernier persuade les révolutionnaires que l’orgue peut très bien servir à l’accompagnement des fêtes révolutionnaires.
Jusqu’au début du XXe siècle, l’orgue est encore régulièrement relevé et amélioré mais dans l’ensemble, il garde son esthétique classique française originelle, chose rare.
1908-1913 : Intervention de l’abbé Victor Tronchet, facteur d’orgues à Nogent-le-Rotrou (28). La mécanique de l’orgue est modernisée et l’instrument perd la majorité de ses jeux de mutation.
1927-1929 : L’orgue ancien est à bout de souffle. Il est alors entièrement reconstruit par le facteur d’orgues nantais Georges Gloton. Le buffet de Positif de dos est vidé de sa tuyauterie pour y loger la nouvelle console, une nouvelle transmission électro-pneumatique est installée, l’instrument adopte une esthétique symphonique.
1990-1996 : Nouvelle reconstruction de l’orgue par le facteur strasbourgeois Daniel Kern. Celui-ci rétablit la console en fenêtre et la traction mécanique. Le Positif de dos retrouve sa tuyauterie. L’orgue adopte une esthétique de compromis avec un Positif et un Grand-Orgue résolument classiques français et un Récit symphonique. Cette esthétique, quoique hybride, permet d’aborder un très vaste répertoire musical.

Emplacement: Depuis sa construction au milieu du XVIe siècle, le grand orgue est placé sur une tribune en bois au fond du bras sud du transept. Les chanoines avaient imposé cet emplacement afin que l’orgue ne masque pas la grande verrière ouest.

Classement: Depuis décembre 1984, le buffet est classé Monument Historique ainsi que 818 tuyaux anciens.

Remerciements: Jean-Claude Allin, Alix Devienne.


Photo : Michel Calmettes