Les orgues de France
Toulon, cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds



Orgue Frédéric JUNGK (1851) – Auguste CHENET (1947) – Pierre CHERON (1965)

Trois claviers de 54 notes et pédalier de 32 notes. Transmissions électriques. 44 jeux dont 38 réels

Composition :


Grand-Orgue:

Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Flûte harmonique 8'
Bourdon 8'
Dolce 8'
Prestant 4'
Flûte douce 4'
Doublette 2'
Quinte 2' 2/3
Plein-jeu III rgs
Grand cornet V rgs
Basson 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Positif:

Flûte à cheminée 8'
Salicional 8'
Prestant 4'
Nasard 2' 2/3
Quarte 2'
Tierce 1' 3/5
Trompette 8'
Cromorne 8'
Récit expressif:

Flûte traversière 8'
Gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte octaviante 4'
Nasard 2' 2/3
Octavin 2'
Trompette 8'
Hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Pédale:

Flûte 16'
Bourdon 16' *
Flûte 8' *
Bourdon 8' *
Flûte 4' *
Bombarde 16'
Trompette 8' *
Clairon 4' *

Accouplements: Pos./G.O., Réc./G.O., Réc./Pos. Tirasses: G.O., Pos., Réc. Appel anches: Péd., G.O., Pos., Réc. Tutti. Suppression G.O. Double registration. Trémolo. *=jeu en emprunt ou en extension.


Historique: l’actuelle cathédrale Notre Dame de la Seds, à Toulon, fut construite entre 1654 et 1659 en réunissant par une nef centrale l’ancienne église romane Sainte Marie et une chapelle qui lui était attenante. Elle bénéficia dans un premier temps de l’orgue qui avait été construit entre 1635 et 1637 par des facteurs provençaux, les frères Eustache, dans la nef latérale de la première église. Mais en 1695 on le déplaça dans le chœur, derrière le maître-autel. Il ne survécut pas à la tourmente révolutionnaire: buffet brûlé, tuyaux récupérés pour l’étain.
Un second instrument fut construit en 1809 dans le chœur de la cathédrale par le facteur marseillais Thomas-Laurent Borme (élève du Frère Isnard). En 1828 il fut transporté sur la tribune nouvellement édifiée au fond de la nef principale. De facture française classique, il avait 31 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier. En 1844 Barker y installa sa machine pour en alléger la mécanique.
Mais en 1847, n’étant plus au goût du jour, il fut remplacé par un nouvel instrument confié à Frédéric Junck, de Toulouse. Terminé en 1851, l’orgue de 41 jeux était de très belle facture et de composition encore classique avec quelques concessions au romantisme. Hélas ce magnifique instrument eut à subir diverses mutilations à la fin du XIXè, notamment deux interventions désastreuses du facteur François Mader (1869 et 1887). Il fut partiellement relevé en 1947 par Auguste Chenet. En 1965, Pierre Chéron tenta une restauration complète.
En ce début de XXIème siècle cet instrument mériterait qu’on s’intéresse de nouveau à lui. En effet, il présente un intérêt historique musical de tout premier ordre : il s’agit du seul grand instrument de Junck qui soit encore conservé en France. D’une facture de grande qualité, il contient pratiquement tout son matériel sonore d’origine (environ 2000 tuyaux) et compte également diverses parties provenant sans doute de l’orgue de Borme voire même quelques éléments plus anciens encore.

Remerciements: Mgr Robert Poinard.